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Sylvie Lopez-Jacob

Exercices philosophiques

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Archives for juin 2017

Option cinéma 2016/2017

28 juin 2017

L’année scolaire vient de s’achever et les élèves de Terminale de l’option cinéma du lycée Marguerite de Navarre ont réalisé trois nouveaux courts-métrages.
Le thème que j’ai proposé cette année pour fédérer les projets de réalisation avait pour intitulé : « un lieu, une histoire ».
La contrainte consistait à partir d’un lieu, de sa configuration ou de son climat, pour amorcer une histoire et écrire son récit.
D’abord, un rappel a été fait de ce qu’est un lieu cinématographique (un lieu réel et reconstruit par les mouvements de caméra, le montage, la bande son).
Pour étayer cette approche, des exercices ont été proposés aux élèves :
D’abord, un exercice d’analyse filmique visant à observer comment le lieu conditionne le récit (par exemple, dans le générique de Fargo, la neige et le brouillard ôtent au lieu ses déterminations et le plan est une page sur laquelle se dessine puis s’estompe, comme en rêve, une voiture. Comme une image mentale ou un souvenir fuyant. Dans les éléments naturels l’imagination matérielle trouve son ancrage. Dans le générique de Shining, c’est encore une voiture qui apparaît à l’écran mais cette fois le paysage est surdimensionné. Et surtout, le montage opère par reprise, selon un angle invariable qui recommence à chaque fois l’action. La course est une action invariable dans un lieu qui varie sans cesse. Dans la chronologie est amorcé le temps cyclique qui donnera au récit sa structure. Dans la Féline, c’est la trajectoire linéaire de la route qui invite à la filature nocturne, tout comme la disposition circulaire du village des paysans dans les Sept Samourais invite à l’encerclement).
Ensuite, un exercice d’écriture a mis à l’épreuve cette relation du lieu à l’histoire (à partir d’un extrait de Shining, les élèves ont eu à dessiner le plan de l’hôtel. En complément, ils ont vu un extrait du documentaire Room 237, qui reprend les trois parcours de l’enfant en tricycle, pour montrer comment le montage, d’abord absent, transforme ensuite la configuration du lieu pour faire évoluer le récit du réalisme à l’onirisme. Un autre exercice a consisté à imaginer une histoire en partant d’un plan de film, en l’occurrence le plan en plongée sur le village des paysans au début des Sept Samourais).
3) Les élèves ont été ensuite invités à choisir un lieu, dans Bourges ou à proximité, puis à se rendre sur place afin d’en relever la configuration, pour, enfin, utiliser celle-ci comme amorce de l’écriture du synopsis de leur film.
Trois groupes se sont constitués autour de trois lieux différents : un théâtre, un château et une maison ancienne et atypique.
Le choix de ce thème a permis d’analyser le rôle du lieu dans un film.
Des lieux déterminés du cinéma classique (en référence à Deleuze, et à la « grande forme de l’image-action » (SAS’). L’action est l’actualisation d’une possibilité du lieu et c’est celui-ci qui donne au cinéma « classique » son schéma narratif : le lieu conditionne l’action qui modifie ensuite le lieu (ex du western).
Aux lieux déconnectés du cinéma moderne (ce que Deleuze nomme le passage des situations « sensori-motrices » aux « situations optiques et sonores ». A partir d’extraits (Antonioni, Pasolini, Bresson), les élèves ont vu comment les lieux vides ou indéterminés privent d’action les personnages et deviennent des lieux d’errance. Le cinéma évolue avec les lieux qu’il met en scène.
J’ai aussi abordé la notion de huis-clos (lieux clos qui limitent les actions et exacerbent les réactions) et celle du lieu comme atmosphère. La nuit, la brume, la lune (L’Aurore de Murnau)
Leur travail de réalisation a été encadré par Claire Doyon et Marie Losier.

Les synopsis des films de Terminales sont :
« Legatum » : une jeune fille hérite d’un château, pour le meilleur et, peut-être, le pire.
« La balle au bond » : un vagabond trouve refuge dans une vieille maison qui va lui réserver une étrange aventure.
« L’Autre » : un trio amoureux, de la scène aux coulisses, des coulisses à la scène.

Portraits de Cézanne

27 juin 2017

Visite effectuée le 27 juin 2017

Exposés à Beaubourg, les portraits de Cézanne sont d’abord dessinés, à la mine de plomb ou au fusain. Des portraits sont peints aussi mais selon un traitement novateur qui fait date dans l’histoire de l’art moderne.
D’abord les visages ne sont pas lisses et homogènes, ils n’ont pas le modelé du marbre blanc et rosi par la combinaison invisible des coloris. Ils sont sculptés. Leur peau est une pâte ou un enduit posé par couches. La peinture est traitée comme l’argile et les figures sont façonnées comme des édifices, par tranches ou par tronçons dans des tons ocre et brun.
Se posent par touches des couleurs vives qui donnent au ton ses modulations. Dans la série des portraits de Mme Cézanne, les mains croisées sont des palettes où le vert, le rouge, le brun, le bleu, se côtoient, d’abord sur un fond neutre puis sur l’arrière-plan intime d’une pièce meublée. Ailleurs, c’est un enfant au chapeau jaune, le fils du peintre, ailleurs encore, un paysan.
Tous ces visages ont en commun une étrange absence, un regard vague qui se détourne sans se poser. Quand les yeux se fixent sur le spectateur, comme dans les autoportraits, c’est avec une sévérité qui leur ôte toute expression. Progressivement, le fond finit d’absorber la figure, du moins ils se combinent dans un même traitement.
Et l’on songe devant ces toiles aux analyses de Merleau-Ponty. Les personnages, comme les paysages, le visage comme la montagne, n’ont pas la perfection du modelé, l’achèvement de la forme et du volume. Au contraire, ils émanent d’une modulation qui rend visible le procès de la peinture. Chaque touche est un geste dont le support garde la trace. Les choses « se mettent à bouger couleur contre couleur, à moduler dans l’instabilité1 ». Si la montagne « se fait montagne sous nos yeux2 » comme au premier matin du monde, c’est parce qu’elle se construit d’une touche à l’autre, une couleur après l’autre, selon une progression dont on suit des yeux la genèse. La modulation du ton par la touche porte ainsi la mémoire de l’ouvrage, comme la chronophotographie détaille le déroulé du mouvement.
C’est bien le temps qui s’inscrit sur l’espace de la toile et la mémoire de chaque instant qui œuvre à l’apparition du tableau.

Musée d’Orsay

1 – Merleau-Ponty, l’œil et l’esprit, Paris, Edit Gall, 1964, p.66
2 – Ibid., p.29

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