En 2014, c’est d’un texte que j’ai choisi de partir, extrait du Sabre de Vie de Yagyû Munenori. Episode adapté par Akira Kurosawa dans les Sept Samouraïs, il relate l’enlèvement d’un enfant par un fou et l’intervention, pour le délivrer, d’un samouraï qui se déguise en moine.
Ce thème a été le point de départ d’un travail sur le genre cinématographique, envisagé dans ses deux acceptions (la catégorie et ses stéréotypes, et le courant historique), avant d’interroger, à partir de l’hybridation des genres, la pertinence de la distinction. La question de l’adaptation a permis de saisir les codes du genre (ex : le passage du film de chambara au western. Des Septs Samourais aux Sept Mercenaires, ou de Yojimbo d’Akira Kurosawa au film de Sergio Leone, Pour une poignée de dollars). J’ai travaillé également sur la notion de personnage (le personnage du samouraï) et sur la question du point de vue.
La pratique martiale étant au centre du questionnement, une pratique a été proposée aux élèves afin de nourrir leur travail d’écriture. Ainsi, Patrick Matoian, sixième dan d’Aikido, a donné aux élèves deux cours centrés sur la concentration martiale.
Bernard Pico, dramaturge, leur a proposé un travail d’acteur sur la notion de concentration flottante inspirée de la pratique théâtrale (et martiale) de Yoshi Oïda.
Le texte de Yagyû Munenori et l’intrigue qu’il relate a donné aux trois films de l’année une trame commune dans laquelle introduire la variation, soit de genre, soit de point de vue.
Les trois films réalisés sont : « Follow my steps », « Cigarette » et « Uragiri » (trahison), avec l’aide de David Legrand pour le tournage et d’Isabelle Carlier pour le montage.
Ci dessous, quelques photos du tournage de «Uragiri»