En accueillant plusieurs artistes de l’arte povera, la rotonde de la Bourse de Commerce se déploie comme un globe, avec ses pôles et ses méridiens, ses surfaces et ses chutes. Sur le crâne d’un homme sculpté tombe continuellement un filet d’eau qui introduit le temps dans cet espace vectorisé. Des vêtements s’amoncellent comme des rebuts, symptômes d’une époque qui opère déjà son virage vers la consumation frénétique de l’énergie vitale.
Au bord de la circonférence, un tronc lisse et sculpté se niche dans un tronc rugueux. C’est un avant-goût du travail de Penone auquel une galerie se consacre.
La pièce est une forêt.
Dans un amas de feuilles, le corps a trouvé son moulage, aléatoire et modulable au gré du vent. Un tableau recompose la surface ridée d’une écorce ou l’étendue d’un sol hérissé d’épines.
Sur un arbre, l’artiste a posé son geste comme un sceau : une scarification, une empreinte, une surface dénudée. Uni au végétal, l’homme grandit avec lui.
L’art ne défigure pas l’arbre, mais il se laisse transfigurer par sa poussée.
L’art intégré à la vie est par elle façonné et il trouve en elle le principe de sa transformation silencieuse.