Ethique de la respiration dans Barberousse, d’Akira Kurosawa
A lire dans "Ethiques du goût", revue dirigée par Sylvie Dallet et Eric Delassus
Publié par: Edition l'Harmattan
Catégorie(s): Revue
Date de parution: 06-2014
ISBN: 978-2-343-03903-9
Nombre de pages: 198
Habituellement, quand le cinéma nous fait signe, il encourage le déplacement: le sens excède l’image car il naît du réseau qu’elle constitue avec d’autres dans l’interprétation. Le sens est la doublure invisible qui étoffe le visible, et l’horizon qui le prolonge.
Habituellement, quand le cinéma nous fait signe, il encourage le déplacement : le sens excède l’image car il naît du réseau qu’elle constitue avec d’autres dans l’interprétation. Le sens est la doublure invisible qui étoffe le visible, et l’horizon qui le prolonge et le ramifie. Citant le formule de Godard, « le cinéma, c’est ça, le présent n’y existe jamais, sauf dans les mauvais films », Deleuze renchérit : « Il appartient au cinéma de saisir ce passé et ce futur qui coexistent avec l’image présente » et « sans lesquels il ne passerait pas lui-même » (Image-Temps, Edit de Minuit, p. 55). La vision est toujours débordée et relayée par la pensée synthétique. Le spectateur construit le film en même temps qu’il le regarde et il transforme celui-ci en représentation.
La concentration est le contraire du débordement. Il n’y a pas plus d’arrière-pensée dans la concentration qu’il n’y a d’arrière plan dans la manifestation sur laquelle elle pose l’attention.
Dans le film de Kurosawa, l’image a cette dimension phénoménale, sans arrière monde. Elle surgit et rend sensible le principe qui l’anime, l’énergie ou le souffle, ki, dont elle procède sans jamais l’épuiser. Ainsi, l’image ne rassemble pas des indices qui nous mèneraient au-delà de l’image, vers une totalité signifiante à laquelle la raccorder. Elle n’est pas présente par défaut, sans horizon et sans âme. Au contraire, elle se rend présente par la respiration qui en rythme le déploiement.
La concentration est le contraire du débordement. Il n’y a pas plus d’arrière-pensée dans la concentration qu’il n’y a d’arrière plan dans la manifestation sur laquelle elle pose l’attention.
Dans le film de Kurosawa, l’image a cette dimension phénoménale, sans arrière monde. Elle surgit et rend sensible le principe qui l’anime, l’énergie ou le souffle, ki, dont elle procède sans jamais l’épuiser. Ainsi, l’image ne rassemble pas des indices qui nous mèneraient au-delà de l’image, vers une totalité signifiante à laquelle la raccorder. Elle n’est pas présente par défaut, sans horizon et sans âme. Au contraire, elle se rend présente par la respiration qui en rythme le déploiement.
Dernière de couverture
A la demande de Sylvie Dallet & Eric Delassus, les artistes et chercheurs Georges Chapouthier, Hervé Fischer, Christophe Guillouët, Emmanuel Lincot, Sylvie Lopez-Jacob, Nicolas Malais, Ralf Marsault, Emile Noël, Frédéric Pascal, IéGor Reznikoff, Sylvie Rollet, Pascal Salaün, Gilbert Schoon, Adrien Sina, Tian Wang et Diane Watteau explorent lessaveurs éthiques du goût, subtilement indispensables à la démocratie. Le goût, cette notion sensuelle, se pare d'un pluriel de tolérance et dévoile au plus profond de l'humain, ses valeurs raffinées et philosophiques. 18 contributions originales : arts, anthropologie, architecture, biologie, sociologie, clinique, édition, littérature, cinéma, peinture, photographie, spiritualité, philososhie, archives.